La Suisse a signé le Pacte de Glasgow en Novembre dernier et s’est engagée à la neutralité carbone d’ici 2050. Pourtant, il est particulièrement difficile de comprendre pourquoi l’avancement de l’installation des panneaux photovoltaïques stagne autant. Dans un pays où le rayonnement solaire couvre plus de 200 fois la consommation annuelle d’énergie, soit moins de 4% de son potentiel en courant solaire, nous nous attendions à mieux. Mais pourquoi est-ce si difficile d’équiper nos toits et nos structures en photovoltaïque ? Pour quelles raisons sommes-nous si peu équipés pour bénéficier de cette énergie renouvelable gratuite et infinie ?
Constat d’une énergie renouvelable incomprise
En 2019, une étude a été menée par la HES-SO Valais pour Suisse Energie. Ainsi, nous apprenons que 55% des particuliers interrogés n’ont pas encore accès au photovoltaïque par manque de connaissances. 33 % disent manquer de ressources financières. Et, 25,5 % d’entre eux, annoncent ne pas savoir à qui s’adresser pour franchir le cap.
Pourtant, la loi est bien du côté des particuliers. En effet, toute entreprise locale se doit de reprendre et de rétribuer l’énergie solaire injectée par les producteurs indépendants. Mais c’est là que le bas blesse. D’un canton à l’autre, nous pouvons constater une énorme différence de prix au niveau du rachat. Ce qui n’aide en rien le choix de s’équiper de panneaux photovoltaïques selon la commune habitée.
Source : pvtarif.ch

Difficultés rencontrées
Outre cette inégalité du prix de rachat, nous pouvons également constater des blocages au niveau de l’attribution des subventions. D’une part, elles ne sont versées qu’après l’investissement, généralement. D’autre part, elles n’atteignent rarement la moitié du prix d’investissement de base.
Du côté des entreprises, il est soulevé un manque cruel d’effectif et une absence importante de personnel qualifié et spécialisé dans ce type d’installation. Selon les professionnels du milieu, il manquerait jusqu’à 100 000 professionnels capables d’assurer des travaux liés à la transition énergétique.
De plus, pour toute installation de panneaux photovoltaïques, si le bâtiment est considéré comme historique ou si la zone est protégée, il faut un permis de construire. Or, l’obtenir peut parfois être un vrai calvaire et très souvent la demande se voit être refusée.
Nous notons également une grande difficulté à se fournir en matériel ou pièces détachées, très souvent fabriquées en Asie.
En conclusion, si la Suisse veut aspirer à remplir ses engagements du Pacte de Galsgow, le manque de volonté politique va devoir très sérieusement se transformer en courage. Ce sera le seul moyen efficace pour que notre pays puisse atteindre ses objectifs, tout cela avant l’épuisement définitif des énergies fossiles, responsables d’une empreinte carbone bien trop élevée.
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